La torture et la négligence médicale ont une fois encore eu de graves conséquences pour les Palestiniens emprisonnés : un prisonnier palestinien a été retrouvé mort le 16 juillet, dans une prison israélienne où il subissait un interrogatoire.
Nasser Taqatqa, 31ans, de Beit Fajar près de Bethléem, a été retrouvé mort de pneumonie aiguë dans une cellule d’isolement, au centre de détention de Nitzan Ramle. Il était détenu pour interrogatoire par les Israéliens depuis le 19 juin au centre de détention de Jalameh, après avoir été arrêté chez lui par les forces d’occupation israéliennes. Après des interrogatoires sévères continus, il a été envoyé à l’isolement à la prison de Nitzan.
La Commission des Affaires des Prisonniers Palestiniens a noté que des signes de sa pneumonie étaient visibles, mais au lieu d’être transféré vers un hôpital civil, Taqatqa a été jeté en cellule d’isolement. Affaibli par sa maladie, il a été maintenu en détention plutôt que soigné. Même si, selon certaines informations, il a été emmené le 14 juillet à la clinique de la prison de Ramle, il a été ramené à la prison de Nitzan pour mourir en isolement.
L’Association des Prisonniers Palestiniens note qu’il a été immobilisé sur un lit au début de sa détention et que les autorités pénitentiaires israéliennes avaient refusé à de multiples occasions de suspendre son isolement, affirmant qu’il était en « punition ». Il a été soumis à des traitements cruels équivalant à des tortures, a constaté l’APP.
L’autopsie a montré que ses pieds et ses mains présentaient des traces nettes d’enchaînement pendant l’interrogatoire. La situation des prisonniers palestiniens, notamment ceux qui sont soumis à des interrogatoires sévères prolongés, est critique.
La famille de Nasser Taqatqa a appris sa mort sur les réseaux sociaux plutôt que par par une notification directe des forces israéliennes responsables de sa détention.
Taqatqa est le 220ème prisonnier palestinien à perdre la vie dans les prisons israéliennes ; les négligences médicales et les violences sont des facteurs constants de maladies et de décès, en même temps que les tortures et les mauvais traitements engendrés par l’occupation. En février 2019, un autre prisonnier à l’isolement, Fares Baroud, est mort après des mauvais traitements médicaux : les visites familiales lui avaient été refusées pendant 18 ans.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, déplore la perte de Nasser Taqatqa, sa vie retirée sous le coup de négligences médicales et de mauvais traitements. Nous constatons que sa mort fait partie d’une violence systématique des mauvais traitements médicaux et de la maltraitance dans les prisons israéliennes, parmi lesquelles les mauvaises conditions à la clinique de la prison de Ramle et les ordres de détention administrative renouvelés imposés aux prisonniers palestiniens ayant de graves problèmes de santé.
L’état israélien porte l’entière responsabilité de la mort de Taqatqa et doit rendre des comptes. Nous exhortons tous les défenseurs de la justice en Palestine à s’organiser et à exiger liberté et justice pour près de 6.000 Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. Liberté et justice pour la Palestine.
Traduit de l’anglais original par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers